Époque Ligure (Salyenne) - Entre - 300 et - 125.
Dans les temps antiques, le plateau de Belcodène fut habité par les Salyens,
peuplade formèe par les Ligures venus d'Espagne vers 1800 avant J.C., auxquels étaient venus se joindre des tribues
Celtes vers 300 avant J.C.
Plus tard, les relations entre les tribus Ligures et les Phocéens de Massalia se dégradèrent,
et les Salyens construisirent des défenses pour se protéger des attaques Massaliotes. Ils édifièrent, sur le bord des
barres qui surplombent la vallée du Merlançon (aujourd'hui la Bouilladisse) des oppidums que l'on peut encore apercevoir
aujourd'hui.
A leur sujet, nous pouvons écouter le Comte Henry de Gerin-Ricard qui nous les décrit en 1907 :
"..La plupart des hauteurs de la basse Provence sont couronnées par les ruines d'anciens camps retranchés auxquels on donne le nom (..) de castellas... Les Castella ne sont pas toujours pourvus de vivres, comme ceux dont parle César, il y en a d'importances secondaire qui ne sont occupés qu'à l'heure du danger et seulement pendant le jour. A cette espèce appartiennent quelques Castella de la vallée de l' Arc : Belcodène, Puyloubier etc. On cachait parfois dans les Castella de l'argent et des objets d'art comme à Constantine et à Velaux. (...)
Les Castella ligures sont tous défendus au moins sur la moitié de leur pourtour, par des escarpements naturels à pic, le plus souvent d'une hauteur considérable. Au côté accessible on opposait tantôt un mur droit, tantôt un rempart en demi-lune, quelquefois une muraille sinueuse dont les extrémités s'appuyaient aux escarpement. (...) Dans ce système l'absence d'angles rentrants est à remarquer et convenait parfaitement à une force défensive comprenant un effectif peu nombreux et par conséquent incapable de se diviser pour défendre plusieurs lignes à la fois.
Ils sont à simple, double ou triple enceinte. A cause de la déclivité du sol, ils comprennent quelquefois, comme aux Agaux de Pourrières ou à l'Agache de Belcodène trois terrasses superposées en gradins et séparées par les murs de différentes enceintes. (...) Les murs d'enceinte sont construits en pierres sèches du pays; ce ne sont pas des murs cyclopéens ou pélagiques, leur appareil est formé de blocs de grosseur très variable. La coupe de ces murs présente la forme d'une pyramide tronquée dont les côtés externes et internes sont formés d'un parement et l'intérieur d'un blocage ou remplissage de pierres et de terre avec deux mètres comme base et un mètre au sommet. Leur élévation varie, suivant leur état de ruine, de 1 à 2 mètres car c'est là le maximum de hauteur que peut avoir une pyramide de 2 mètres de base et tout porte à croire que le mur offrait à son sommet une plate-forme d'au moins 0,50m.". Les Antiquités de la vallée de l'Arc-en-Provence. Heny de Gérin-Ricard. 1907.
Époque Romaine - Entre - 125 et + 400.
En 154 avant J.C., les Massaliotes, lassés des attaques des salyens sur Massilia, demandent de l'aide aux romains. En 125 avant J.C., suite à une nouvelle attaque des salyens, les romains commencent à occuper militairement le pays.
Le proconsul Sextius Calvinus écrase la forteresse d'Entremont sous d'énormes boulets de pierre (encore visibles) et, en -122, fonde la ville thermale d'Aquae Sextia Saluvirium ( Eaux de Sextius et des Salyens) , future Aix en Provence. Ils construisent la via Domitia pour s'assurer une voie de passage vers l'Espagne. C'est la fondation de la Provincia Romana (1er province transalpine) qui laissera son nom à sa moitié orientale (Provence).
La région sera partagée en deux "provinces", celle d'Arles (Arlaten) et celle d'Aix en Provence.
Belcodène se trouve juste à la frontière de ces deux provinces comme le prouvent les deux "cippes"
trouvés près de la colline du Castellas et qui présentent les inscriptions "FINES AQVENS"
(Photo 3) sur une face et "FINES ARELAT" de l'autre (Photo 4).
FINES AQVENS |
FINES ARELAT |
Une route romaine, reliant Trets à Marseille, traversait d'ailleurs la commune de Belcodène : venant de Peynier, elle passait au-dessus de Branguier, traversait le plateau de Belcodène en longeant la D.908, passait sous la ferme du "chateau" et descendait par la Pomme rejoindre la route de Marseille. Le tracé de cette voie romaine à aujourd'hui disparu.
Henri de gérin-Ricard nous signale, dans son ouvrage "Les antiquités de la vallée de l'Arc", des monnaies romaines découvertes sur le territoire de Belcodène: des moyens bronzes de type Domicien (empereur de 81 à 96). Ces monnaies se trouvaient dans la collection de M. Faudrin.