La colline de l'Ermitage
Le sommet de la colline, dite de l'Ermitage, est occupé par un petit plateau ombragé par des chênes,
au milieu duquel se dresse l'ancienne église paroissiale de Belcodène, appelée aujourd'hui l'Ermitage (ou chapelle saint-Jacques).
Sur cet emplacement se sont succédés plusieurs constructions :
Un temple chrétien
Un temple chrétien s'élevait vers le VIe siècle sur ce même emplacement et c'est à ce monument qu'appartenaient les inscriptions et les marbres sculptés dont on trouvera ci-dessous une description donnée en 1902 par Henry de Gérin-Ricard, et dont la découverte est due à un frère ermite appelé Philippe, qui les mit au jour en créant des jardins autour de la chapelle, de 1850 à 1860 .
L'état de tous ces débris indique que le temple fut saccagé et détruit, probablement par les Sarrasins vers le VIIIe siècle.
Voici la nomenclature de ces restes antiques :Les inscriptions chrétiennes découvertes au même endroit sont les suivantes :
a ANNO X HANC MARMORE SAXO I b SEIIS c ?indictiONE II ADN ?quarTAC d IGRAIII e ...EX...
Caractères très irréguliers et peu profondément gravés. Cette inscription, comme la suivante paraît antérieure au VIIe siècle. Dans une dernière visite faite en juillet 1897, H. de Gérin-Ricard n'a plus retrouvé les fragments a et d.
Les fragments d'inscriptions suivants avaient été considérés comme indépendants par l'abbé Bargès. Nous savons aujourd'hui qu'il n'en est rien. Albanès, puis plus tard Gérin-Ricard, donnent une explication tout à fait rationnelle de l'inscription qui recouvre les six morceaux, qu'ils considèrent comme provenant d'une seule et même inscription qui devait orner la porte du temple. Pour avoir tenu ces fragments en main lors de ma visite au château Borély, je ne peux que confirmer que tout dans leur nature, leur forme et leurs caractères conforte cette hypothèse. Cette inscription est malheureusement fort dégradée, et de très nombreux morceaux sont manquants. Voici ce que l'on peut lire sur les morceaux restants :
+ECCE DO............DNI QVE DUCIT...................I HV PROPE RATI VIRI : GA.....A PRO LVCTO.....................HIC TRISTIS OVI LAGR...........PREC E..........................NVA TEMPLI +HOC OPVS B........DIVS PROPRIOSV..................NTROEVNTIB3 PAX : EGRE........O PRIOA............CARS.........PLI CONDIDIT
Toutes les études qui en ont été faites, en donnent à peu de choses près l'interprétation suivante :
+ ECCE DOmus domiNI, QUE DUCIt ad atria celi cordibus afflicti HU PROPE RATI VIRI : Gaudia PRO LUCTO referet letusque redibit : Fuderit HIC TRISTIS QVI LAGRimando PRECEs quatuor in titulis constat hac jaNVA TEMPLI + HOC OPUS B.......... SeconDIVS PROPRIOS Vmptu fecit. Pax iNTROEVNTIBUS PAX : EGREdientibus...........PRIOA ..... PARS........... temPLI CONDIDIT
Que l'on peut traduire par :
+ Voici la maison du Seigneur, celle qui mène à l'antichambre du Ciel. Hommes affligés en vos cœurs, hâtez...vous d'y venir. Elle rendra des joies à la place du chagrin et il rentrera joyeux celui qui, triste, aura dit en pleurant ses prières. La porte de ce temple comporte quatre inscriptions.
+ Cet ouvrage, c'est B..... Secondius qui l'a fait construire à ses frais. Paix à ceux qui entrent, paix à ceux qui sortent........partie.... du temple à fondé.
La première phrase, provient d'un poème qu'Eugène de Tolède écrivit au 7ème siècle, pour l'église Saint Felix de Tutanesio,
Bibliotheca veterum patrum antiquorumque scriptorum ecclesiasticorum...
La chapelle Saint Jacques
L'édification de l'actuelle chapelle Saint-Jacques ne remonte sans toute pas avant le XVIIeme siècle.
Elle servit d'église paroissiale jusqu'en 1858, date de la construction de la
nouvelle église aux basses bastides.
En 1864, elle fut confiée aux ermites dont il est fait mention ci-dessus.
Note
Tous les frangents antiques découverts autour de l'Ermitage, notamment par l'abbé Bargès, furent remis en 1904 au musée Borely de Marseille où ils se trouvent encore aujourd'hui.