Faits divers

1801 - Fusillade dans la plaine du tonneau.

L'an neuf de la république française, une et indivisible, et le vingt six messidor à quatre heures décimales, nous, louis pascal, juge de paix, officier de police judiciaire de cette commune d'Auriol, premier arrondissement communal de Marseille, département des Bouches du Rhone, ensuite de l'avis qui nous a été donné par le maire de la municipalité d'Auriol et de la lettre de la municipalité de Belcodène, qu'il y aurait un homme mort dans le terroir dudit Belcodène et sur la plaine du tonneau, nous nous serions transportés, accompagnés des citoyens Joseph Lambert Tremellat, maire d'Auriol, de Benoît Marie Rigaud, officier de santé, et de Jean Arnaud, notre secrétaire avec un détachement de la force armée. A l'auberge de la Pomme, terroir dudit Belcodène, nous aurions trouvé le citoyen Thomas Collomb, maire dudit Belcodène avec le citoyen Chassaud, sous lieutenant de la 12ème 1/2 brigade légère, troisième bataillon de la 4ème compagnie, commandant du détachement stationné dans ladite commune de Belcodène, lequel nous a déclaré que hier à environ huit heures du soir, un détachement de neuf hommes parmi lesquels il y avait le citoyen Estienne Michel, de la commune d'Allauch, guide dudit détachement commandé par un sergent étant en patrouille et dans la plaine dite du tonneau, y avoir aperçu un homme qui fuyait devant eux et cinq autres armés de fusils, qu'il étaient à deux cent pas de là, ils auraient pas voulu obéir et après plusieurs fois lui avoir réitéré la même chose on lui a tiré dessus et on l'a tué. De là nous serions partis en compagnie que dessus et encore avec lesdits citoyen Coulomb, maire et Ceraud, sous lieutenant, nous nous serions transportés à ladite plaine du tonneau où étant nous aurions trouvé dans ladite colline un cadavre masculin gisant par terre, habillé avec une culotte de drap noir, guêtres de peau jaune, un mauvais chapeau à pot de chambre, partie de la chemise de toile blanchie bridée, à nous inconnu, mais plusieurs qu'ils étaient dans le détachement de la commune d'Auriol nous ont déclaré reconnaître ledit mort pour être Pierre Boyer, fils de Guillaume, propriétaire cultivateur de la commune d'Auriol, résidant au terroir des Boyers, fuyard depuis plusieurs années et reconnu pour être un assassin depuis longtemps, et de suite nous aurions requis ledit citoyen Rigaud, officier de santé, de faire la visite dudit cadavre et nous déclarer les coups et meurtrissures qu'il a sur son corps, à quoi ledit Rigaud ayant procédé et deux vérifications faites dudit cadavre il nous a déclaré avoir reçu un coup de feu chargé à balle du côté gauche du coronal, et qu'il paraît avoir tombé en avant dont il s'est ... du côté droit de la mâchoire, et que c'est de ce seul coup qui a perdu la vie. Telle est notre déclaration, et de suite nous avons fait appeler ledit citoyen Thomas Collomb, maire à qui nous avons donné connaissance de tout ce que dessus. Nous lui avons ordonné de le faire transporter à la commune dudit Belcodène et de le faire inhumer aux formes ordinaires après avoir resté exposé vingt quatre heures avec tous ses habillements attendu qu'ils sont de peu de valeur.
De tout ce que dessus nous avons dressé le présent procès verbal que nous avons signés avec les citoyens sus nommés à l'exception du citoyen Collomb, maire qui a déclaré ne le savoir de ce requis.
Fait audit lieu les jour, mois, an que dessus. Signés J. B. Tremallat maire, Chassaud, Rigaud sergent, Pascal j.d.p. J. Arnaud secrétaire greffier à l'original. Collationné. Signé Pascal j.d.p.
Et ont signé à l'exception du citoyen Collomb, adjoint qui a déclaré ne le savoir de ce requis.
Constaté par nous, André Collomb, adjoint en remplacement du maire de Belcodène faisant les fonctions d'officier d'état civil.

Source : Etat-Civil de Belcodène. Archives 13.



1877 - Une arrestation à main armée.

Dimanche 29 avril 1877, à minuit, une attaque à main armée a eu lieu sur la route nationale, au quartier des Plaines, commune de Belcodène.
Le nommé Antoine Cayol conduisait une charette, se dirigeant de Roquevaire sur Aix, lorsque arrivé au quartier des plaines, un individu de taille moyenne et ayant la tête couverte d'un sac, s'est présenté à lui, armé d'un fusil et l'a mis en joue en lui criant : "Il me faut de l'argent !"

Cayol lui remit atssitôt son porte-monnaie renfermant 2f50, et continua sa route. Dix minutes après, il fut rejoint par le même malfaiteur auquel il envoya son portefeuille entièrement vide. Il put ensuite, sans être inquiété, arriver à Aix où il s'empressa de faire sa déclaration à la gendarmerie.

Une heure après, le nommé Pong, cultivateur à Aubagne, conduisant une charette à Aix, a été arrêté dans les mêmes circonstances au quartier du Pailladoux, commune de Belcodène. Le voleur, dont le signalement était identique à celui qui avait arrêté Cayol, a obtenu par ses menaces de mort, une somme de quatre francs renfermée dans un sac que Pong a jeté sur la route.

Source : Le Petit Marseillais du 2 mai 1877. (gallica.bnf.fr / BnF )



1879 - Un pendu dans la pinède.

On nous écrit de Belcodène qu'un charretier a découvert, jeudi 23 janvier pendu à un pin, sur le territoire de cette commune, un individu dont on n'a pu érablir l'identité.. Voici son signalement :

Agé de 48 ans; taille 1m. 60; cheveux châtain-clair, clairs semés et coupés courts; front haut et bombé; sourcils et yeux châtain-clair; nez effilé; bouche moyenne; barbe rousse et grisonnante au menton; menton rond; visage ovale; teint clair. Signes particuliers : un peu chauve, taches de rousseur au visage; vétu d'une veste en drap foncé à petits carreaux, pantalon drap gris foncé à longues raies, chemise blanche à plastron, cravate noire, souliers élastiques, le tout en bon état et très propre.
Son chapeau en feutre noir, forme haute et ronde, avec crêpe, et dans l'intérieur duquel est inscrit : "Chapellerie du Louvre. Mestre, 3 rue Noailles, Marseille, L.D.", était placé à deux mètres du pin et à moitié rempli de pierres pour empêcher au vent de le changer de place; dans ses poches, un lorgnon, un déméloir, un couteau et deux mouchoirs en fil, sans initiales, fond blanc, bord rouges,etc.

Le cadavre du malheureux a été enterré le lendemain à Belcodène, par les soins du maire de cette commune.

Source : Le Petit Marseillais des 26 janvier et 7 février 1879. (gallica.bnf.fr / BnF )



1880 - Une erreur funeste.

Un propriétaire de Belcodène, M. Roubaud étant malade, le médecin prescrivit un purgatif. Mme Roubaud ne sachant pas lire, se trompa de flacon et fit prendre à son mari de l'ammoniaque à forte dose; deux heures après, il expirait dans d'horribles souffrances.

Le Figaro du 24 mars 1880. (gallica.bnf.fr / BnF )

Note : Sans doute Joseph Laurent Roubaud, charretier de 55 ans, décédé le 13 mars 1880 à 8h du matin dans sa maison d'habitation.

Registre d'Etat civil de Belcodène.



1883 - Deux morts horribles.

On nous écrit de Roquevaire, que dans la matinée d'avant hier on a trouvé sur le territoire de la commune de Belcodène, dans un four à ciment appartenant à M. Boyer, le cadavre d'un individu à moitié carbonisé et dont on n'a pu jusqu'ici établir l'identité.
Le même jour, un habitant de cette même commune de Belcodène, en rentrant à son logis, a reconnu que son enfant, couché à côté de sa mère, avait cessé de vivre. La malheureuse mère brusquement réveillée par son mari, s'est livrée à un violent accès de désespoir et n'a pas pu expliquer comment son enfant avait pu succomber.

Source : Le Petit Marseillais du 12 janvier 1883. (gallica.bnf.fr / BnF )



1887 - Un infanticide.

Le 24 octobre 1887, la femme Emilie Ravel, veuve Car, âgée de 27 ans et déjà mère d'un enfant de cinq ans, et sa belle-soeur, la femme Rey, se rendirent dans un bois de Belcodène pour y faire des fagots.
La femme Rey remarqua que, dans le courant de la matinée, sa belle soeur travaillait avec peine et qu'elle paraissait souffrir. Vers 3 heures de l'après-midi elle cessa complètement de travailler et s'étendit sur le sol. Elle déclara qu'elle avait des colliques et s'éloigna de sa belle-soeur. Celle-ci, après quelques instants, ne la voyant pas revenir, se mit à sa recherche et la trouva accroupie derrière un mur en ruines. Émilie Ravel supplic sa belle-soeur de la laisser, mais celle-ci n'en fit rien et ne tarda pas à percevoir des vagissements d'enfant. La femme Rey repprocha alors à sa belle-soeur sa conduite, enleva une de ses jupes pour envelopper l'enfant et s'éloigna pour aller chercher des secours. Après une absence de 10 minutes environ elle revint à l'endroit où elle avait laissé sa belle-soeur, mais celle-ci avait disparue. Le père d'Émilie Ravel ayant été avisé de ce qui s'était passé, demanda à sa fille, quand elle rentra à la maison, ce qu'elle avait fait de l'enfant. Elle lui répondit qu'il était mort après sa naissance et que n'osant l'apporter, elle l'avait caché sous des fagots. Le lendemain, le père Ravel invita sa fille à venir avec lui charcher le cadavre qu'ils raportèrent à la maison.
Il résulte de l'examen des hommes de l'art que ce cadavre portait des traces de violence et que la mort était le résultat d'un infanticide par suffocation.
L'affaire fut jugée le mardi 21 février 1888. La femme Ravel a été acquitée après un excellent réquisitoire de M. Célice et une remarquable plaidoirie de Me Masson.

Source : Le Petit Marseillais des 30 octobre 1887 et 22 et 23 février 1888. (gallica.bnf.fr / BnF )



1893 - Agression nocturne.

Un ouvrier mineur, le sieur Picca Jeofret, âgé de 44 ans, demeurant à Belcodène, était venu passer la journée de dimanche à Marseille. Après avoir séjourné une partie de la soirée dans une maison meublée, il regagnait vers 2 heures 1/2 du matin, l'hôtel qu'il avait choisi. Tout à coup, à l'entrée de la rue de la Joliette, deux individus s'élancèrent sur lui et après l'avoir roué de coups de bâton, ils le couchèrent sur le sol et lui prirent son porte-monnaie contenant une somme de 640 francs. Le coup fait, les deux aigrefins ont pu prendre la fuite sans être inquiétés. Dans la matinée d'hier, le pauvre mineur s'est rendu chez M. Bourdiol, commissaire de police su 14e arrondissement, à qui il a porté plainte.

Source : Le Petit Marseillais du 5 décembre 1893. (gallica.bnf.fr / BnF )

Les nommés Cervel et Fabre, rencontrèrent un jour dans une maison hospitalière de la rue Lanternerie, Picca, mineur à Belcodène avec qui on lia conversation. Ils soupèrent ensemble vers les 3 heures du matin, ils dépouillèrent Picca complètement saoûl d'une somme de 640 francs que ce dernier était venu apporter à son cousin.
Pour cet exploit, Cervel ets condamné à 5 ans de réclusion et 10 ans d'interdiction de séjour et Fabre à 3 ans de prison et 5 ans d'interdiction.

Source : Le Mémorial d'Aix du dimanche 24 juin 1894. (Bibliothèque Méjanes) )



© M.D. 2018 ©