Avant l'école.
Belcodène est l'un des derniers villages des bouches du Rhône à avoir eu sa propre école.
Conseil municipal du 5 mai 1801 :
Le conseil, considérant que la commune de Belcodène est d'une trop petite étendue pour avoir un maître d'école, les enfants de la dite commune allant dans les communes circonvoisines pour s'instruire.
Conseil municipal du 9 mai 1830 :
L'an mil huit cent trente et le neuf mai, le conseil municipal de la commune de Belcodène, 1er arrondissement du département des Bouches du Rhône étant assemblé sous la présidence de Monsieur le Marquis de Cabre, maire, vu l'ordonnance du Roi et la circulaire de Monsieur le Conseiller d'Etat, préfet de ce département, des 14 février et 24 avril derniers, relatives à l'instruction primaire, observe :
Que les revenus annuels de la commune peuvent suffire à peine à ses dépenses ordinaires ; que les habitants sont obligés de se cotiser entre eux pour payer le prêtre qui vient de Gréasque tous les dimanches et fêtes leur dire la messe ; que, quand bien même la commune serait dans le cas d'accorder des secours à l'instituteur qui viendrait s'y fixer, ce dernier ne saurait lui être d'aucune utilité, les habitants étant tous gens de campagne et peu aisés trouvant infiniment plus d'avantage d'employer leurs enfants à l'extraction du charbon de terre et aux travaux de l'agriculture que de les envoyer à l'école pour apprendre assez mal à lire et à écrire ; qu'au surplus les habitations sont généralement disséminées et éloignées les unes des autres ; que la population de la commune n'est que de 175 individus, et que conséquemment malgré la meilleure volonté possible on ne saurait jamais parvenir à réunir un nombre au delà de quatre à cinq enfants.
Par ces motifs et considérations le conseil municipal est d'avis de ne voter aucun fond pour l'instruction primaire.
Conseil municipal du 25 août 1833 :
Le conseil municipal, vu la loi du 28 juin dernier.
Vu l'ordonnance royale du 16 juillet aussi dernier qui détermine les formes à suivre pour ces établissements.
Vu la circulaire du 25 du même mois de monsieur le Conseiller d'Etat, préfet de ce département y relative.
Considérant qu'il est matériellement impossible qu'il puisse jamais exister à Belcodène aucune école primaire vu la grande exiguïté de sa population et l'éloignement des habitations des uns aux autres qui sont généralement toutes disséminées sur son vaste territoire.
Considérant que la commune par sa position topographique ne saurait être réunie à aucune autre commune et profiter des bienfaits de l'instruction publique; qu'en supposant même l'établissement d'une école à Belcodène il serait douteux que l'on parvint à y amener seulement quatre à cinq enfants, qu'au surplus dans l'un ou l'autre cas aucun enfant de parents indigents ne serait envoyé à cette école.
Considérant que les revenus de la commune suffisent à peine pour faire face à ses dépenses ordinaires et que la moindre subvention serait donc pour elle une charge très onéreuse sans que la population de Belcodène en retirât le plus petit avantage.
Par ces motifs et considérations le conseil municipal supplie très humblement Monsieur le Conseiller d'Etat, préfet, de vouloir bien dispenser la commune, soit en partie, soit en totalité, de la subvention à la dépense à laquelle pourra s'élever l'établissement d'une école communale.
En 1839, M. Feautrier rapporte, dans le Répertoire des travaux de la Société de statistique de Marseille :
Conseil municipal du 8 mai 1842 :
Considérant qu'il est matériellement impossible qu'il puisse jamais exister à Belcodène aucune école primaire, vu la grande exiguïté de sa population toute agricole qui n'est que de cent soixante et treize individus.
Considérant que la commune de Belcodène ne saurait être non plus réunie à une autre commune et profiter des bienfaits de l'instruction publique attendu que les enfants qu'on peut envoyer à l'école, si toutefois on y en envoie, appartiennent tous à des pères de famille qui peuvent faire les frais de leur éducation ; et que conséquemment cette réunion ne peut être d'aucun avantage aux habitants de Belcodène, seulement cette commune ne serait là que pour venir au secours d'un établissement étranger puisqu'on aurait point d'enfant indigents à lui désigner.
Par ces motifs et considérations le conseil municipal supplie très humblement monsieur le conseiller d'état, préfet, de vouloir bien dispenser la commune de voter des centimes additionnels pour l'instruction primaire.
En 1843, huit communes seulement en sont dépourvues d'école.
1845-1848 Construction d'une école de garçons.
Conseil municipal du 2 avril 1845 :
Monsieur le maire a dit : J'ai l'honneur de mettre sous les yeux du conseil, les plans et devis que j'ai fait dresser à Mr Gibausset, architecte de Marseille, pour la construction d'un bâtiment destiné à servir de maison d'école et dans lequel un appartement a été réservé pour la mairie. Suivant l'avant métré et le détail estimatif, cette construction s'élève à la somme de 3570 F ; si l'on y ajoute 300 F pour l'achat de l'emplacement où cette maison sera édifiée et 150 F pour le mobilier de la classe, on aura une dépense totale de4020F. Ce chiffre paraîtra sans doute au conseil fort élevé eu égard aux moyens de la commune. Je sais que ses ressources ne permettent pas de faire une si grande dépense à elle seule, mais mr le préfet, à qui j'ai donné connaissance dans le temps de ce projet, veut bien nous promettre son appui pour, si c'est possible, faire obtenir à la commune, soit sur les fonds de l'état, soit sur ceux du département, la moitié de la dépense que cette construction occasionnera. Or en obtenant cette subvention la commune pourra alors faire face à l'autre moitié de la dépense par le fond qu'elle a à la caisse de service.
Sur quoi le conseil municipal délibérant reconnaît que l'objet proposé est d'une utilité incontestable pour la commune et que, d'après l'examen de sa situation financière elle est dans l'impossibilité de fournir à la dépense totale qui s'élève à 4020F, mais que néanmoins étant bien aise de montrer son bon vouloir à l'autorité supérieure :
Approuve les plans et devis dressés par mr Gibausset, architecte, et vote pour leur exécution une somme de deux mille deux cent soixante francs imputable sur les fonds libres du présent exercice et qui se trouvent placés au trésor.
Messieurs, Par suite de la loi du 28 juin 1833 sur l'instruction publique chaque commune est tenue d'entretenir une école primaire.
Par votre délibération de ce jour, vous avez approuvé les plans et devis que j'ai fait dresser par mr Gibausset, architecte de la ville de Marseille, pour la construction d'un bâtiment destiné à servir de maison d'école et dans lequel un appartement a été réservé pour la mairie.
Vous avez reconnu, messieurs, que les fonds de la commune ne permettaient pas de faire face à cette dépense ; vous avez donc déclaré qu'étant bien aises de montrer votre bon vouloir à l'autorité supérieure vous votiez pour l'exécution du projet en question une somme de 2260 F, imputable sur les fonds libres du présent exercice qui se trouvent placés au trésor.
La construction, d'après le devis estimatif, s'élève, déduction faite des 500f pour la salle de la mairie à F. 3070.
L'achat du terrain sur lequel reposera cette construction est fixée par approximation à 300.
Il faudra pour l'achat du mobilier de l'école une somme de 150.
Total général de la dépense 3520.
Par votre délibération précitée vous avez voté 2260f sur lesquels il faut déduire pour les frais de construction de la salle de la mairie 500f, il reste donc plus pour les frais de construction et d'ameublement de l'école sur la somme par vous votée que 1760.
Il vous manque donc pour faire face à la dépense dont s'agit une somme de : F. 1760.
Ou soit la demi de la dépense et pour laquelle je propose de demander une subvention.
Je suis bien aise, Messieurs, d'entrer dans quelques détails au sujet de la proposition financière de la commune et quelques chiffres que je vais poser ci après, démontreront évidemment que la somme par vous votée par la délibération précitée de ce jour, épuise, à quelques chose près, toutes les ressources de la commune, et que, par conséquent, le projet ne peut recevoir son exécution si le gouvernement et le département ne viennent à son secours et ne lui accordent les 1760f manquantes ci-dessus ou soit la moitié de la dépense.
Suivant l'état de situation donné par le receveur municipal, la commune aurait de disponible 2760. 69 Si l'on déduit la somme déjà votée de 2260. Il ne reste plus à la commune que 500. 69 Somme qui lui est d'une absolue nécessité si l'on tient compte des éventualités qui peuvent survenir dans le courant de l'année, soit par un manque de recette, soit par un surcroît de dépense, et je pense que c'est avec raison que vous vous l'êtes réservée et que vous ne l'avez pas ajoutée aux 2260f par vous déjà votés.
Je propose donc, Messieurs, que par les motifs que je viens d'avoir l'honneur de vous exposer, vous demanderez au gouvernement et au département la subvention des 1760f qui vous manquent pour faire face aux frais de construction et d'ameublement de l'école communale .
Vu le budget de la commune pour l'exercice courant ;
Vu le certificat du receveur municipal constatant la situation financière de la commune et ses placements au trésor ;
Vu les plans et devis des travaux dressés par mr Gibausset, architecte.
Le conseil municipal, reconnaissant que la proposition de Mr le Maire est juste et équitable et que par conséquent il y a lieu d'y faire droit ; a recours à la munificence du gouvernement et à la générosité du département à l'effet d'obtenir la subvention de la susdite somme de 1760f et supplie très humblement Mr le conseiller d'Etat, Préfet du département de vouloir bien appuyer cette demande de tout le poids de son puissant crédit.
En 1846, il n'y a plus, dans le département, que six communes (Belcodène, Saint-Marc,
Saint-Estève Janson, Saint-Antonin, Châteauneuf-le-rouge, Mézoargues) dépourvues d'école.
La décision de construire l'école est prise, mais il faut maintenant trouver un terrain :
Monsieur le maire, Lazarre Estienne, dit :
Le devis des travaux de la construction de la maison d'école dressé par Mr Gibausset, architecte, porte que cette maison sera érigée sur un terrain appartenant à Mme de Caumont; cette dame s'étant refusée de céder son terrain, il a fallu nécessairement jeter les yeux ailleurs et chercher un autre emplacement. Nos tentatives auprès d'autres propriétaires n'ont pas été plus heureuses, les uns ont des prétentions exorbitantes et demandent de leurs terrains des prix inadmissibles, les autres s'obstinent à ne pas vouloir vendre à quel prix que ce soit, la voie de l'expropriation forcée pour cause d'utilité publique nous est bien ouverte, mais ce moyen, nous le savons tous, entraîne à des longueurs interminales et à des frais que le peu d'importance de l'objet à acquerir ne demande certainement pas d'y recourir. Dans cet état de mauvais vouloir de ces propriétaires, vous vous êtes ravisés que la petite pièce de vigne que je posséde à l'ouest et tout près du hameau des Basses Bastides se trouvait convenablement situé pour y construire la maison d'école. Désirant mettre un terme et un accomplissement à l'exécution de ce projet de construction, je consens à céder de suite à la commune quatre cent mètres de terrain qui peuvent être nécessaires pour l'érection de cet établissement au prix par vous fixé de soixante et quinze centimes le mètre.
Considérant que l'évaluation du terrain faite et consentie amiablement n'est pas trop élevé, qu'au contraire cette estimation est très modeste et raisonnable :
Est d'avis qu'il y a lieu de faire l'acquisition du terrain proposé pour le pris et somme de trois cent francs et obtenir toutes les autorisations nécessaires de la part de l'autorité supérieure pour y construire la maison d'école d'après les plans et devis dressés par M. Gibeausset architecte de la ville de Marseille. Délibération du Conseil Municipal du 13 juin 1847
L'école communale est construite en 1848, en même temps que l'hôtel de ville dont elle fait partie.
1878-1880 L'école devient mixte.
En 1878, elle ne reçoit que des garçons.
L'enseignement des jeunes filles était assuré, à cette époque, par les "Sœurs de la Providence", une congrégation religieuse
enseignante, instalée à Gap.
Le 17 novembre 1878, le conseil municipal , décide qu'il faut réparer cette injustice, et demande au préfet de fonder une école de filles.
M. le maire fait la déclaration suivante :
Messieurs. A une époque de progrès où tous les français doivent savoir lire et écrire afin de mieux connaître leurs droits et leurs devoirs, laissez moi vous signaler une lacune dans notre commune que je serais heureux de combler avec le concours de l'administration supérieure et la vôtre.
La Commune que nous représentons est dépourvue d'une école de fille. Il est de notre devoir de signaler cette situation à Monsieur le Préfet dont l'amour pour l'instruction est bien connue. Je ne me dissimule pas que le Département a beaucoup de charges qui pèsent sur lui, à cause du grand nombre de communes qui sont subventionnées ; mais la faiblesse du nombre des habitants de Belcodène, le peu de ressource dont la commune peut disposer en faveur d'une école de fille, ne seront pas, nous l'espérons tous, un motif pour que les demoiselles de notre pays restent plus longtemps plongées dans une affreuse ignorance.
Je dépose sur le bureau une demande faite par Madame Sambuc, institutrice privée, demeurant à Bouilladisse, munie du brevet de capacité, qui sollicite la faveur d'être nommée Institutrice publique à Belcodène et je vous prie de vouloir bien prier Monsieur le préfet d'autoriser l'ouverture d'une école publique de filles dans notre Commune sous la direction de la susnommée.
Le Conseil Municipal,
Considérant que les revenus de la Commune ne peuvent suffire aux dépenses qu'entraînera la création d'une école publique de filles, malgré que le Conseil Mal .. des plus imposés, par sa délibération en date du 27 octobre dernier ait voté 8 centimes pour la gratuité des écoles.
Que si l'école de filles était payante, le département n'aurait par à fournir une aussi forte subvention.
Prie Monsieur le Préfet de vouloir bien fonder une école publique de filles à Belcodène sous la direction de Me Sambuc, institutrice privée au hameau de Bouilladisse, Commune d'Auriol.
Dans un premier temps, l'Inspecteur d'Académie semble surpris par la formulation de cette demande et le fait savoir à M. le Maire le 12 Octobre 1879 :
La loi ne donne pas aux conseils municipaux des attributions aussi étendue et le conseil municipal de Belcodène en désignant une institutrice à ma nominative est sortie, sans le vouloir sans doute, des attributions qui lui sont attribuées.
Il est d'ailleurs facile à cette assemblée d'atteindre le but qu'elle s'est proposée à en émettant simplement le vœu qu'une école publique de fille soit créée dans la commune sans se préoccuper du caractère congréganiste ou laïque à lui donner. Ce n'est qu'après la création de l'école autorisée par M. le Ministre de l'Instruction Publique que le Conseil municipal sera appelé à se prononcer sur ce point…
Mais si l'Inspection est très à cheval sur les principes, elle ne s'oppose pas à cette requête et la fait même, le 20 octobre 1879, suivre au préfet en précisant :
La commune de Belcodène qui a moins de 500 habitants compte néanmoins plus de 20 jeunes filles en âge de fréquenter l'école et dépourvues de tout moyen d'instruction depuis que les instituteurs qui dirigent l'école de garçons ne reçoivent plus, par suite d'une affaire de mœurs très grave, les élèves de l'autre sexe. Ce nombre serait à mon avis un contingent suffisant d'élèves pour que cette commune fut dotée d'une école publique de filles si elle consentait à contribuer dans une assez large mesure aux dépenses qu'entraînerait cette création. Le local paraît-il est déjà trouvé, il ne reste donc plus qu'à s'occuper des frais d'installation de l'école et du traitement de la directrice.
J'estime en conséquence qu'il y a lieu en approuvant en principe la création de l'école projetée, d'inviter le Conseil municipal à faire connaître ses dispositions relatives aux voies et moyens par une délibération spéciale.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'assurance de mes sentiments les plus respectueux.
L'Inspecteur d'Académie .
Belin
Ce n'est évidement pas ce qu'espérait le conseil municipal. Le 9 novembre 1879, il est donc voté, à l'unanimité, la transformation de l'école de garçons en école mixte.
M. le Maire donne lecture au Conseil d'une lettre de M. le Préfet, en date du 31 octobre dernier, et par laquelle le Conseil est invité à s'occuper des ressources nécessaires pour l'installation d'une école de filles et pour le traitement de la directrice. Le Conseil, considérant que les impositions à la charge de la commune sont déjà bien lourdes ;
Considérant que le phylloxéra a détruit la principale récolte du pays et que, par suite, la plupart des habitants sont dans un état voisin de la misère ;
Considérant que la loi du 10 avril 1867 n'ordonne la création d'une école de filles que dans les communes ayant au moins 500 habitants ;
Considérant que la commune de Belcodène qui ne compte que 210 habitants ne peut, en droit, bénéficier de la loi précité ;
Considérant, d'autre part, que l'instituteur pourrait facilement élever les enfants des deux sexes, au nombre de 25 environ ;
Considérant que le local actuel serait assez grand pour contenir un tel nombre d 'élèves ;
Considérant enfin que sous le gouvernement de la République l'instruction doit être plus que jamais répartie parmi le peuple ;
1° Vote à l'unanimité la transformation de l'école de garçons en école mixte.
2° Maintient la direction de l'école mixte à un instituteur laïque,
3° Se propose de régler ultérieurement l'indemnité nécessaire à la femme de l'instituteur qui sera chargée d'apprendre aux jeunes filles les divers travaux de couture.
4° Prie M. le Préfet de vouloir bien soumettre la présente délibération à l'approbation de la commission compétente…..
Ce retournement de situation sera bien compris par l'Inspection Académique d'Aix qui donnera, le 20 décembre 1879, un nouvel avis favorable au préfet :
J'ai l'honneur de vous envoyer, sous ce pli, la délibération par laquelle le Conseil Municipal de Belcodène demande la transformation en école mixte de l'unique école publique de la commune, spécialement affectée aux garçons.
Le conseil municipal avait d'abord manifesté l'intention, par une délibération antérieure, de créer une école spéciale de filles, bien que la commune eût moins de 500 habitants.
L'administration supérieure, tout en se montrant favorable, en principe, à la création projetée invita par une lettre en date du 31 octobre dernier, le Conseil municipal à s'occuper des ressources nécessaires pour l'installation de l'école et pour le traitement de l'institutrice.
Cette assemblée, qui croyait pouvoir compter entièrement sur les fonds du Département, n'a pas cru devoir grever la commune de charges nouvelles et a décidé dans sa séance du 9 novembre dernier, d'assurer des moyens d'instruction aux jeunes filles par la transformation de l'école de garçons en école mixte.
Cette demande, qui est d'ailleurs suffisamment motivé dans les considérants de la délibération ci-jointe me paraît, en tout points justifiée.
La disposition favorable du local, le nombre peu considérable des élèves des deux sexes en âge de fréquenter l'école (vingt-cinq environ), les garanties très sérieuses de moralité que présente à l'instituteur de Belcodène, marié et désireux de rester plus longtemps dans cette localité où il est très estimé, sont autant de raisons à invoquer à l'appui du projet formé par le Conseil municipal.
Veuillez agréer, Monsieur le préfet, l'assurance de mes sentiments les plus respectueux.
L'Inspecteur d'Académie .
Vessiot
Cet avis sera ratifié, le 2 février 1880 par le Conseil Départemental de l'Instruction publique :
L'an mil huit cent quatre vingt et le deux février à deux heures de l'après-midi le conseil départemental de l'Instruction publique s'est réuni dans la salle ordinaire de ses séances.
Le Conseil municipal de Belcodène a demandé par sa délibération en date du 9 Novembre dernier que l'unique école publique de la commune, spécialement affectée aux garçons, soit transformée en école mixte.
Cette demande est justifiée d'une part que le peu d'importance de la population et de l 'autre par la nécessité de ne pas laisser plus longtemps les jeunes filles privées de tout moyen d'instruction, l'instituteur qui est marié et qui jouit de toutes les sympathies des habitants présente d'ailleurs toutes les garanties de moralité.
M. l'abbé Payan d'Augéry craint que le fait de confier une école mixte à un instituteur ne soit contraire aux instructions ministérielles et aux décisions prises jusqu'à ce jour par le Conseil départemental dans des affaires de même nature.
M. le Président répond que, ainsi qu'il l'a dit, l'Instituteur actuel, présente des garanties de moralité telles que la transformation en école mixte avec l'instituteur actuel dont la femme serait chargée des travaux à l'aiguille ne lui a paru offrir que des avantages ; dans le cas d'ailleurs ou l'Instituteur actuel serait changé plus tard rien ne s'opposerait à ce que la dite école mixte fût dirigée par une institutrice.
Le Conseil,
Vu la délibération du Conseil municipal,
Vu le rapport de M. l'Inspecteur d'Académie,
Vu l'article 52 de la loi du 15 Mars 1850,
Décide :
la transformation en école mixte de l'école publique de garçons de Belcodène.
Pour Copie conforme
Le Secrétaire Général.
1882-1888 Agrandissement.
Le 13 février 1882, le docteur Barthélémy est appelé à Belcodène pour donner son avis sur l'hygiène de l'école :
Je soussigné, docteur en médecine, me suis rendu à Belcodène pour visiter l'école et examiner dans quelles conditions hygiéniques elle se trouvait. Je déclare que sous plusieurs rapports elle est défectueuse.
Sa situation est bonne; isolée des autres maisons, elle n'est privée ni d'air ni de lumière à l'extérieur. Mais ses dimensions ne sont pas suffisantes pour le nombre d'élèves qu'elle contient. La salle à seize mètres carrés, elle est divisée en deux par une cloison, destinée à la séparation des sexes, car l'école est mixte; et elle renferme dans cet espace dix-neuf élèves. La place et le volume d'air apportés à chaque enfant me paraissent insuffisants. La lumière n'est pas distribuée plus largement. Une porte vitrée et une fenêtre donnent seules du jour à l'intérieur.
En conséquence je déclare que la salle d'école est insuffisante pour ses dimentions et pour son éclairage
Il est donc dédidé un agrandissement de l'école pour pouvoir y loger 24 élèves et y loger un instituteur.
L'achat d'un terrain est nécessaire à cet agrandissement : c'est Lucien Collomb qui en cèdera 175 m², pour le prix de 300 francs (Parcelle en vert sur le plan ci-dessous).
Aussitôt, les plans de la nouvelle écoles sont dessinés :
En 1896, l'inspecteur d'Académie demande au préfet d'autoriser l'instituteur de Belcodène, Monsieur Claret, à ouvrir un cours d'adultes.
Nouvelle Ecole