Lettres de confirmation de provisions du maître
des Postes de Belcoadre pour Louis Ribe.
François Michel le Tellier, marquis de Louvois et de Courtanvaux, conseiller du roi en ses conseils, secrétaire d'état et des commandements de sa majesté, grand maître et surintendant général des Postes, relais de chevaux de louage de France.
Savoir faisons qu'étant doublement informé des sens, suffisance, loyauté, prudhomie, expérience du fait des postes, comme diligence, fidélité, affection au service de sa majesté de la personne de Louis Ribe, tenant la poste pour le service du roi, établi à Belcodènes.
A ces causes et autres donner considération à ce nous mouvantes, nous l'avons confirmé et confirmons par ces présentes. Et ladite charge suivant et conformément aux provisions qui lui ont été expédiées par feu Mr Jérôme de Nouveau, le quatorzième jour de juin mil six cent quarante sept, pour jouir et user aux honneurs, autorités, prérogatives, prééminences, franchises, liberté, gages de neuf vingt livres pour chacun, ai, et autres droits fruits, profits, revenu, et émoluments audit office apartenant tels et semblables qu'il a dument jouit et ses prédécesseurs de l'exemption entière de toutes tailles, crues y jointes, tailles, solde des prevots des maréchaux, creues extraordinaires des garnisons et aux ordinaires et extraordinaires ensemble de toutes charges publiques, contributions et logement de gens de guerre et de tout autre et même, privilèges, franchises et exemptions dont jouissent les officiers commensaux de la maison du roi avec pouvoir et faculté de tenir à ferme et jouir par ses mains de soixante arpents de terre de labour près ou vignes non en ce compris les héritages à lui appartenant suivant les édits de sa majesté des mois de novembre mil six cent trente, cinq décembre 1652, cinq janvier 1669 registrés ou besoin a été, et ce pour l'assurance que nous avons que ledit Ribe continuera à rendre le service qui en oblige et l'exige de ladite charge qu'il tiendra nombre suffisant de bons chevaux pour mettre les courriers conformement à nos règlements et ordonnances et qu'il en fournira jour et nuit pour porter les courriers ordinaires avec leurs malles et dépêches sans aucun retardement ni exiger aucune chose d'eux conformement l'édit du mois de mai 1630 à faute de quoi destitition sans aucune formalité de justice.
A ces causes mandons et ordonnons aux maîtres des poste voisines de faire mener et conduire ainsi qu'ils ont fait cy devant. Les gentilhommes et gouverneurs audit Ribe à la poste de Belcouadres et de vivre ensemble comme frères compagnons et bons amis, gardant bien d'y faire faute sous peine aux contrevenants d'être dépossédés de leur charge, et d'autre plus graves si le cas y échoit. Et en témoin de quoi nous avons signé ces présentes de notre main et fait contresigner l'un des trois commis à notre dicte surintendance et controleur général des postes, relais et chevaux de louage et apposé le cachet de nos armes.
A Paris le XXII d'avril 1669. Signé de Louvois et plus bas par mondit seigneur Nuguet et scellé en placard du cachet et armes dudit sieur de Louvois.