Les faits
Il y a, sur le déroulé de cette affaire, survenue le 23 juillet 1876, deux versions différentes dans les journaux de l'époque.
Version 1
La victime, Paul Jean Baptiste Gautier, 60 ans, était occupé avec sa femme à battre du blé dans un champ; tous deux étaient exténués de fatigue pendant
que leur fils, Antoine Paul, robuste garçon de 26 ans, se tenait tranquilement à la ferme. Sur l'ordre du père, la mère partit chercher son fils, qui
se rendit aux champs en maugréant. Son père lui adressa des reproches sur sa paresse et sur sa mauvaise conduite; alors cet enfant dénaturé
saisissant une fourche, en asséna un coup à son père et le tua raide. Effrayé par l'énormité de son crime il voulut prodiguer des soins à la
victime, mais il ne souleva qu'un cadavre.
Le parricide prit la fuite et, d'accord avec sa mère, fit courir le bruit que le vieillard avait été tué par un coup de pied de mulet.
Il fut néanmoins arrêté et conduit à Aix, où il avoua devant le juge d'instruction son crime monstrueux.
Version 2
Le 21 juillet, Antoine Paul Gautier, était sur l'aire avec sa sœur Louise occupé à dépiquer le blé. Une querelle s'étant élevée entre eux, celle-ci appela son père qui accourut à son aide. A son arrivée, le fils lui asséna un violent coup de fourche au front, qui lui fit une large blessure. Il mourut le lendemain.
Le procès
L'affaire fut jugée par le Cour d'Assises des Bouches du Rhône, à l'audience du 27 novembre 1876.
Dès son arrestation, Antoine Gautier avait fait des aveux les plus complets; il comparaissait donc devant le jury sous l'inculpation
d'avoir donné la mort à son père sans que son intention fut de la donner. Au reste, Antoine Gautier était connu dans son pays pour son
intelligence bornée, ce qui a sans doute été cause de l'indulgence avec laquelle il fut frappé par la cour. En effet, reconnu coupable
avec admission de circonstances atténuantes, il fut condamné à sept ans de réclusion !
Sources
Plusieurs journaux d'époque dont :
( Source gallica.bnf.fr / BnF )