La famille de Cabre est originaire d'Aubagne.
Il semble qu'elle entra dans l'histoire de Belcodène par le mariage, à Auriol le 21 septembre 1745, entre :
Jean Baptiste de Cabre
Bien qu'il se soit occupé des afaires de Belcodène pendant plusieurs années, il ne fut jamais seigneur de Belcodène. Dans un conseil municipal du 2 février 1766, on peut lire :
Le sieur consul a dit que Monsieur de Cabre Roquevaire lui a écrit le vingt six du mois de janvier dernier, au nom de Madame la Marquise d’Ollières sa belle mère, dame de ce lieu de Belcodène...
Ce qui montre bien que c'est Anne Fortia de Piles qui était "dame de Belcodène".
A la mort de sa belle-mère, le 22 avril 1767, c'est son fils François-Marie-Jean-Baptiste qui devint seigneur de Belcodène que sa grand-mère lui a légué par héritage testamentaire.
Jean Baptiste de Cabre-Roquevaire fut chevalier et président à mortier au parlement.
Il serait décédé à la Pomme, le 24 novembre 1774, à l'âge de 71 ans, et inhumé à Auriol le lendemain.
C'est son fils François-Marie-Jean-Baptiste qui lui succède en tant que seigneur de Belcodène.
François-Marie-Jean-Baptiste de Cabre
François-Marie-Jean-Baptiste est né le 17 octobre 1746 à Marseille.
En mai 1768, le roi Louis XV le nomme conseiller du Roy au parlement de provence à Aix, en remplacement de André Elzeard D'Arbaud. N'étant alors âgé que de 21 ans, il bénéficia d'une dispense d'âge. ( Voir le document aux archives départementales.)
Huit ans plus tard, il est nommé comme président à mortier en la cour du parlement de Provence en 1776. Là encore avec une dispense d'âge. ( Voir le document aux archives départementales.)
Il fit construire à Aix-en-Provence, au 42 de la rue Victor Leydet, un hôtel désigné sous le nom d'hôtel de Cabre mais sur lequel une plaque porte aujourd'hui la mention " Hôtel de Belcodène ".
En 1783 sa fortune est estimée à 15 535 livres. Le 7 septembre 1790, l'assemblée Constituante décide la suppression des Parlements. De Cabre présidait la dernière audience de cette chambre, tenue le 27 septembre 1790, où le malheureux avocat Pascalis prononça ce fameux discours d'adieu au parlement qui, deux mois et demi plus tard, lui coûta la vie.
Premier mariage.
Il épousera, en 1768, Anne-Reine-Nicole Le Camus, fille du seigneur de Peypin, vers 1768 qui lui donnera un fils : Jean Baptiste Charles Auguste.
Deuxième mariage.
En cette même année 1790, veuf, il épouse en seconde noce Marie-Anne Massel, née le 29 décembre 1757 à Marseille, et veuve de Jean Baptiste François Hypolite Martini de Saint-Jean.
En 1791 l'administration du District mit aux enchères deux terres confisquées aux religieux qui furent adjugés, sans concurrence, à François-Toussaint Jean, pour le compte du Président de Cabre. Le 14 mai, il achète la terre dite " des Prés " pour 357 livres, et le 1er juillet, la Grande Terre pour 1625 livres.
Mais le régime se durcit, et De Cabre, est obligé, comme beaucoup de nobles à cette époque d'émigrer.
Le 11 mars 1792 il est à Lyon, il sera en septembre décrété d'arrestation, et en décembre porté émigré.
Le 4 septembre 1792, son épouse acouche, à Tournon sur Rhône, d'une fille : Marie Françoise Louise.
Il rentre à Aix du 24 novembre 1792 jusqu'au 7 mars 1793. Puis il retourne à Lyon, place de la Charité, à compter du 25 mars 1793.
Le 19 juillet 1793, son épouse y accouche d'une deuxième fille : Marie Thérèse Françoise.
Finalement le 3 mars 1795 il est rayé de la liste des émigrés.
Il s'éteindra le 3 mars 1799, quai de la Baleine, à Lyon " dans l'obscurité et la plus grande misère ". Ce fut le dernier seigneur de Belcodène.
Marie Anne Jeanne Françoise Massel
C'est sa veuve, Marie Anne Jeanne Françoise Massel, qui rentra en possession de ses biens en 1809 puisqu'elle agissait alors comme tutrice de ses enfants mineurs. C'est elle que l'on retrouve dans les documents concernant les mines sous la dénomination de "Dame de Cabre" ou "Madame Veuve de Cabre".
Le 24 novembre 1812, sa deuxième fille Marie Thérèse, décède à l'âge de 19 ans, "au domicile de sa mère : 4, rue de la miséricorde,
à Aix".
Elle décède le 8 mars 1846, à Aix, en son domicile au 7, rue du trésor, à l'âge de 88 ans.
Ses effets mobiliers sont en vente aux enchères publiques dès le 23 avril.
Le partage de la succession ayant été fait en 1812, et c'est Jean Baptiste Marie Émile qui reçut Belcodène, ce qui ne représentait pas moins de 300 hectares de superficie.
Jean Baptiste Marie Émile de Cabre
Jean Baptiste Marie est né le 25 août 1791 à Aix.
Il fut membre du bureau d'administration de l'école gratuite de dessin.
Le 26 juillet 1843, sentant sans doute sa fin proche, il décide de régulariser sa situation matrimoniale. Il épouse à Marseille, Joséphine Hélène Jayle, fille d'un médecin de Marseille avec laquelle il vit depuis une vingtaine d'années, et légitime deux filles "de leur oeuvre".
Un certificat délivré par le Docteur Villeneuve, constate l'impossibilité où il est d'être transporté à l'hôtel de Ville.
Atteint également de cécité, il ne peut signer son acte de mariage.
Il meurt 9 jours après, le 4 août 1843 à Marseille.
Il fut le dernier mâle de sa race.
A partir du 8 janvier 1844, seront vendus "à l'encan", les objets restés dans l'hôtel de Cabre, à Aix.
Puis l'hotel fut mis en vente dès le mois de février.
Document : Certificat de résidence du "citoyen Cabre".
Certificat de résidence délivrée au citoyen Cabre, à Lyon, le 16 novembre 1792.
Ces documents m'ont été aimablement communiqués par le Dr Vincent MEIFFREDY , descendant de la famille de Cabre.